Conférence : « TENSIONS AU BURUNDI : LES GRANDS LACS FACE A SES VIEUX DEMONS ? »

Un coût humain incalculable.

A chaque épisode, ce sont des milliers de familles qui fuient le pays pour se refugier dans les pays voisins : le Rwanda, la Tanzanie et la RDC. Ces mouvements de réfugiés destabilisent pour de nombreuses années les fragiles équilibres socio-économiques des pays voisins. A cela, s’ajoute la destruction même des infrastructures du Burundi, retardant davantage son développement, aggravant son endettement ainsi que la précarité des institutions et des populations burundaises. Il faut à l’esprit garder que le budget national du Burundi dépend dans une large proportion de l’aide financière reçue des partenaires étrangers.

Un vent nouveau.

De manière plus générale, les tensions au Burundi démontrent avec force qu’un vent nouveau souffle en Afrique. Un vent porté par les jeunesses africaines, un vent de rupture avec l’élite politique au pouvoir. Une élite bourgeoise et violente qui s’enrichit sur le sang et sur les cendres de ses propres citoyens.

Cette jeunesse à qui l’on a tout pris, tout espoir et toute espérance, cette jeunesse africaine qui n’a plus rien à perdre a crié très fort dans les rues du Caire, de Tunis, de Dakar et de Ouagadougou. Aujourd’hui, elle hurle sa soif de vivre librement et dignement dans les rues de Kinshasa et de Bujumbura. Demain, elle criera sa colère à Kigali, à Yaoundé, à Brazzaville ou à Luanda !

Tourner la page.

L’Afrique veut tourner la page des présidents à vie, ces hommes forts incapables de construire des nations fortes. Ce schéma, en place depuis les indépendances africaines, semble avoir montré toutes ses limites. Il est temps de tourner la page et d’essayer une nouvelle voie, faite d’alternance, de démocratie, de liberté, de respect et de morale.

Didier Kamidi Ofit, Manager DC RACIN