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Vivre est un droit inaliénable…

 

Les 19 et 20 septembre 2016, la violence policière aveugle a encore tué en République Démocratique du Congo. De nombreux jeunes en quête de perspectives d’avenir ont manifesté dans plusieurs provinces pour réclamer la tenue des élections dans les délais fixés par la constitution. Ils seront la cible d’une police qui s’est littéralement déchainée en tirant à balles réelles et parfois à bout portant sur les manifestants.

Le bilan officiel fait état de 32 à 44 morts. Cependant, des sources proches de l’opposition congolaise et d’associations de défense des Droits de l’Homme évoquent qu’il pourrait avoir dépassé les 100 morts et fait  près d’un millier de blessés. Des témoignages rapportent également que de nombreux corps ont été retrouvés flottant sur le fleuve aux abords de Kinshasa.

Ces crimes  injustifiables et inacceptables ont une nouvelle fois choqué toute la société congolaise, lui rappelant le macabre souvenir de la violente répression policière de janvier 2015 durant laquelle 42 jeunes, opposés à la modification de la constitution, avaient été tués par les balles de la police. Des crimes à ce jour impunis…

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Manifester pour un peu de pain, un peu de liberté et un peu de dignité n’est pas un crime…

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Afin de rendre hommage à tous ces jeunes martyrs de la démocratie en République Démocratique du Congo, au Burundi,  au Gabon et au Congo Brazzaville, DC RACIN a organisé une cérémonie de recueillement le samedi 01 octobre 2016 à Bruxelles. Durant ce moment sobre, nous avons lu une série de textes, de témoignages et de poèmes d’auteurs africains évoquant des thèmes comme la violence, la misère, les aspirations des jeunes, la paix et la démocratie. Des solistes ont par ailleurs interprété quelques morceaux avec le ton juste et grave, à la mesure des sentiments de colère, d’impuissance et de frustration qui animent actuellement ces communautés.

Nous, membres de l’association DC RACIN, condamnons avec les mots les plus forts cette violence qui tue sans état d’âme nos jeunes en République Démocratique du Congo, au Burundi, au Gabon et au Congo Brazzaville qui réclament simplement un peu de pain, un peu de liberté et un peu de dignité. Rien, absolument rien ne peut la justifier. Nous appelons les gouvernements de ces pays à la raison et à la responsabilité, et à entendre la souffrance des peuples.

Puissent ces martyrs de la démocratie reposer en paix et que le sang versé raffermisse notre refus de la barbarie, de l’injustice et de l’oppression !

A leur suite, restons debout !

Textes, témoignages et poèmes

lus lors du recueillement

DROITS DE L’HOMME ET PAIX : MARIAGE PARFAIT

de ZOGO EFOUBA Viviane (Élève au Cameroun)

 

Du soudan au Rwanda en passant par le Burundi,
De l’Éthiopie au Congo sans oublier la Tchétchénie,
On entend des pleurs et d’effroyables cris.
Des cris déchirants, des cris de tortures, des cris de terreur,
Des cris de famine, de misère et d’horreur,
Fruit des guerres et des sectes sources de tous les malheurs
Causés par des hommes à la quête effrénée du pouvoir
Qui méconnaissent nos droits et oublient leur devoirs.

C’est un enfant, orphelin de père et mère,
Qui a trempé dans ses larmes amères,
Pour vous faire vivre à travers sa plume, sa dernière heure.

Et malgré la souffrance qui le déplume,
Il réussit tout de même à faire son portrait
Qui est celui d’un homme parfait :
Pieds grêles, complètement nus s’il n’est pas en guenilles,
Acculturé, exploité, massacré comme de vulgaires chenilles,
Affamé, illettré et parfois cannibale malgré lui.

Éternel notre Dieu disait: Paix sur la terre.
Et son fils Jésus renchérissaient : Je vous donne la paix ! Je vous laisse la paix !
Mais qu’avions-nous fait de tous ses bienfaits et du Monde que Dieu tout puissant voulait merveilleux et parfait ?
Car les DROITS de l’HOMME et la PAIX sont défaits, et nous en récoltons chaque jour les méfaits. Des cadavres à mes pieds tombent par milliers. S’il faut nous détruire, qui allez-vous gouverner ? Qui après vous prendront le relais?

Alors il est temps ! Oui temps de monter au créneau et clamer qu’au 21° siècle naissant, nous voulons la paix !
Que nos droits soient reconnus et respectés.
Nous désirons écouter nos vieillards raconter de belles épopées,
Ecouter nos mamans à travers leurs contes de fées dans la détente parfaite et sans inquiétude,
Dans la paix, la liberté et la grande quiétude.

Après ses voeux et son effroyable récit, notre orphelin allégrement s’éteignit. Il nous apprend bien qu’endormi, que rien n’est autant sacré comme la VIE.
Que sa mort puisse nous grandir, lave nos esprits et nous fasse réfléchir.

Hommes d’Afrique, d’Asie et du monde entier
Crions à tue-tête : DROIT DE L’HOMME et PAIX : Mariage pour l’éternité !

AU CŒUR DE L’HORREUR

Extrait d’un témoignage de Patrick M, jeune de 39 ans.

Kinshasa, 20 septembre 2016

« Comment ça va mon cher ami ? Ici à Kin, ça barde entre la population et la police. Les jeunes sont déterminés. Vous voyez les images sur tv5. Même les armes lourdes tirent
contre les civils. Les dégâts sont inévitables car ils ont déployés la garde républicaine
« Bana Moura » réputés impitoyables et ayant la gâchette facile et ne parlant pas bien lingala pour certains. Nous craignons le pire. Il y a déjà beaucoup de victimes abattus par balles réelles et ils menacent ouvertement la population du pire. Let’s wait and see mais la détermination et la mobilisation ne faiblira pas car surtout les jeunes sont déterminés, car nous sommes asphyxies par la misère. Déjà d’autres manifs plus graves sont prévues.

Mais Dieu est pour le peuple car un signe étonnant est apparu dans le
ciel le jour du début du « pseudo dialogue » : une éclipse solaire non
prévue par la météo et complètement inattendue nous a surpris, signe de
la désapprobation divine. Et le 19 septembre, jour où aurait dû être
convoquées les élections, hier, un très grand arc en ciel nous est apparu
comme à la naissance du Christ, signe de la fin de ce régime arbitraire.
Et le jour du culte oecuménique au stade en faveur du régime Kabila,
une forte pluie a mouillé les participants à cette mascarade, signe de la
colère divine.

Tous ces morts par dizaines ne seront pas inutiles tu sais, leur sang crie
auprès du Père comme celui d’Abel ».

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QUE DIRAI-JE A TON FILS ?

Texte original de Lexxus, artiste de Kinshasa

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« Pour comprendre la honte des MOTS à mon égard, merci de bien regarder ces 2
visages.
Qui d’entre ces MOTS peut se présenter pour que j’explique à cet enfant (de l’âge
de mon fils) que son Papa ne reviendra plus ? Que sa République l’a tué, que les
chiens censés le protéger l’ont abattu, QUI ?
Depuis leur forfait, les loups ont braqué des MOTS comme : BANDIT, PILLEUR,
VOYOU, DROGUÉ, etc… pour justifier l’innommable.
Toi, tu n’étais rien de cela…

Voici les MOTS que tes ex collègues de l’IBTP ont écrit depuis 3 jours : PRÉSIDENT,
MENEUR, INGÉNIEUR, PÈRE …
Depuis ton départ, nos soit disant « guides » (politiciens « Loups ») se rejettent la
responsabilité, pire ils ont fait de toi un chiffre. La fameuse communauté
internationale qui navigue au vent de ses intérêts, avec tous nos acteurs politiques
« loups » en poches, appelle les 2 parties à la retenue, à éviter la violence, mieux à
dialoguer inclusivement (en nous excluant comme d’habitude)… La vieille rhétorique.
Pour tes amis et pour ta famille, tu as un nom, et ta perte est réelle. Je n’ai pas
de MOTS pour décrire les questions de ton fils au réveil, je ne peux que les imaginer.

Ce 19 septembre 2016, tu n’es pas sorti avec un téléphone pour te mettre en scène, tu
n’as pas demandé à un ami de te prendre en photo pour faire la « com »
Facebook, non, tu es juste sorti.
J’espère qu’on t’enveloppera avec le drapeau de la République et qu’on en donnera
un à ton fils. Tu as été plus courageux que mes MOTS, tu as fais face aux chiens,
au final aucun des loups ne veut assumer. De héros à martyr, je ne sais lequel te
correspond le mieux. En face de ces chiens, c’était toi le soldat…

Va en paix, tu es mort sur un champ de bataille. Le combat continue. Dure de dire avançons ! Et pourtant, il le faut « .

En mémoire de l’ingénieur Papy Cisuaka, une victime parmi beaucoup du 19 et du 20 septembre 2016.

WE HURT

Kambale Musavuli, activiste congolais, USA

septembre 2016

We hurt to see the horrors of the revolution …
We hurt to see our people die for what they believe in …

We hurt to see our mothers and fathers’tears as they bury our
comrades who gave their lives for a better Congo…
We shall always remember their ultimate sacrifice to see a new Congo,
an new African, a new world !

Rest in power our brave warriors of the #Telema revolution !

Eloko nini esilaka te ?

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SEIGNEUR, DONNES-NOUS LA FORCE DE TRANSFORMER LE BURUNDI

Ketty Nivyabandi

Poétesse et défenseur de la paix et des Droits des femmes, Burundi

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« Seigneur donnes-nous la force nécessaire de transformer le Burundi.
Je n’en peux plus de voir toutes ces horreurs. Toutes ces vies humaines
s’éteindre si injustement, tous ces fossés qui broient les cœurs de leurs
enfants, de génération en génération.
Donnes-moi, et toute personne qui me lis, le courage d’être un
instrument de lumière et de paix dans ce brasier que devient notre pays.
Nous sommes si nombreux qui souhaitons un autre Burundi. Guides nos
pas vers un nouveau sentier Seigneur.
Montres-nous quoi faire, et surtout ‘comment’ le faire. Inspires-nous. Que
ton Esprit souffle sur nous et en nous, aujourd’hui plus que jamais.
Donnes-nous la grâce d’être cette génération qui rompt les lianes de
violence, d’injustice, de misère, de médiocrité qui nous enferment depuis
des décennies.
Abreuves toutes ces familles brisées, que le pardon et non la rancoeur
remplace un jour la douleur qu’elles éprouvent aujourd’hui. Et pardonnes-nous.
Pardonnes notre bêtise, notre orgueil, notre égoïsme, notre cécité,
nos doutes, notre lâcheté, notre cupidité, notre malhonnêteté, notre
monstruosité.
Pardonnes-nous. Miserere nobis. Miserere nobis. Dona nobis pacem. Que ta lumière vienne. Amen. »

J’AI DEMANDE A DIEU

auteur congolais, inconnu de DC RACIN

AUTRE TEMPS, MÊMES HEURTS

Christian Levo, poète belgo-congolais

« J’ai demandé à DIEU 7 quatrains de la semaine en marge du deuil national
J’ai demandé à Dieu… (KASA-VUBU)
Mais le complot était déjà fait… (LUMUMBA)
Comprenez mon émotion ! (MOBUTU)
Je ne trahirai point ma nation. (KABILA)
As-tu vu la cohue de ces corbeaux cannibales qui se projettent sur nous ?
On ne s’entendra plus parler dans la voilière, s’ils continuent tours de Babelle et
remous.
Alors que devait voler la colombe, elle s’est surprise encagée.
Paraît-il, quand ça croisse un peu partout chez nous, c’est le bruit africain du
délai écoulé.
La peinture à la Kalache, et le sang s’mélange sur la toile
Soulèvent la poussière, ces corps qui tombent, dans nos rues alités.
Elle nous a ruinés, la politique, ça doit dater de l’époque coloniale
Ouvrir le feu sur son peuple est un suicide politique en réalité.
La rue a fait de nouveaux héros, la note sera donc plus salée
Au moins de fort près ou simplement des balles qui en eux se perdaient ?
Quand on a le peuple sur la tempe, trop tard, on se tire à bout portant
Ne pas savoir se retirer à temps pourrait être l’abus des partants.
A l’approche des élections, symbolique de notre démocratie conquise
Souvenons-nous qu’on est un peuple debout, avec notre destin on
pactise
On est des battants quotidiens, on a l’espoir en contexte
Ainsi pour défendre nos droits, on ne manquera jamais de prétexte.
Notre pays est beau, beau dans son unité et ses diversités profondes
Beau dans sa grandeur, pays énorme, beau même sur la mappemonde
Beau dans sa richesse du sol et du sous-sol, réservoir de faune et de flore
Beau par son peuple, ses ethnies, ses langues, dans le travail et dans l’effort
C’est tomber dans une valeur de partage et d’humanité
Prôner l’amour sans être lâche, savoir savourer cette sève de l’unité.

Le Congo c’est beau par sa musique, ses mélopées lyrique et folkloriques
Quand le Congo chantera enfin sa gloire, alors dansera toute l’Afrique,
D’où on défendra ce pays même tels des marchands de notre propre sang
Pas de saccage ni de fratricide mais une révolution décente.
Décidons-nous que des guerres, nos terres ne soient plus jamais balafrées
Tu le sais, c’est toi et moi qui portons des plaies quand le Congo est blessé ! ».

« Autres temps, mêmes heurts,
Nos aïeux ont péri pour la liberté.
Autres temps, mêmes erreurs :
Ils ne les ont ni compris ni écoutés.
On leur a légué un Congo aux richesses inépuisables,
Ils le spolient et ne se soucient guère de le développer.
En outre, ils font preuve d’une malhonnêteté incroyable :
Avec un tronçon de route asphaltée ils pensent nous tromper.
Autres temps, même discours,
Ils promettent des lendemains meilleurs.
Autres temps, même parcours,
Une fois élus, ils deviennent nos fossoyeurs.
Pour accéder au pouvoir ils usent de tous leurs charmes
En faisant miroiter monts et merveilles aux nobles citoyens.
Cependant, ils entretiennent la misère du peuple par les armes
Et se maintiennent à la tête de notre pays par d’ignobles moyens.
Autres temps, même politique,
Ils ont hérité de la lutte pour la démocratie.
Autres temps, trajectoire chaotique,
Ils l’ont hélas transformée en médiocratie.
Quand liberté et légitimité riment avec médiocrité,
Oppression et répression comme méthodes de pression
Lorsque le franc-parler n’a désormais plus droit de cité
Face à ceux qui bafouent la souveraineté de notre nation ».

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L’HUMANITE SAIGNE

Louise NGANDU, politologue et femme de paix belgo-congolaise, Bruxelles

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« L’humanité saigne…
Elle saigne dans de nombreux pays…
Elle saigne au Burundi, au Gabon, au Congo Kinshasa
C’est le cri d’une mère qui voit tant de filles & fils arrachés à la vie
C’est la rage d’une militante, impuissante face à ce drame
Se battre pour donner des raisons d’espérer et voir cet espoir s’envoler
C’est l’interpellation d’une foi qui vacille et qui, malgré tout, continue à
croire en la force de la vie.
C’est la prise de conscience que l’on n’est pas seul et le refus absolu de
la résignation, car comme disait Einstein : « Le monde ne sera pas
détruit par ceux qui font le mal mais ceux qui regardent sans rien faire ! »

JE ME DEMANDE POURQUOI

Sandokane, jeune belgo-congolais, Bruxelles

« Je me demande pourquoi…
En suivant tant bien que mal l’actualité de la RD Congo, de ses voisins et
de nombreux pays dans le monde, je m’interroge, je ne cesse de
m’interroger sans trouver ne fût-ce que le début d’une réponse, d’une
explication…
Pourquoi, alors que dès notre bas âge, une fois l’expérience de la
chaleur faite, nous ne nous hasardons plus à remettre notre main au feu
et pourquoi disais-je, adultes, nous perdons ce « bon sens » acquis
pourtant si jeune ?
Pourquoi, comme obstinés, aveuglés, fous, reprenons-nous aussi
facilement le chemin tant connu qui mène à la violence, à la destruction,
au viol, aux pillages, aux massacres, à l’exil et j’en passe ?
Pourquoi souhaitons-nous, Américains, Européens, Moyen-orientaux, Asiatiques, Africains, Congolais de Kinshasa ou de Brazzaville, Burundais, Rwandais, Gabonais, Angolais, Ougandais, Français, Anglais, Canadiens, Belges, pourquoi souhaitons-nous donc soit garder le pouvoir et ou l’argent soit le conquérir à tout prix, à n’importe quel prix, non, plutôt au prix le plus élevé, impayable, celui de l’horreur de la guerre et de son
cortège de morts, blessés, mutilés, torturés, déplacés, réfugiés, violés, calcinés, orphelins, veuves, veufs, misère… ?

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Nous nous targuons de dominer la terre, nous ne faisons que la détruire
un peu plus chaque jour ;
Nous nous vantons d’être au sommet du règne animal, de posséder la
parole, la raison…pourtant nous sommes si prompts à recourir à nos
instincts les plus bas quand il s’agit de régler nos conflits ou quand il
s’agit de ne pas respecter nos engagements publiquement consentis…
En RDC, ces 19 et 20 septembre 2016, le sang a encore une fois coulé,
des corps encore une fois calcinés, des personnes encore une fois
blessées, des habitations encore une fois pillées et dévastées. Était-ce
vraiment si inévitable ?
Pourtant, tous les signaux clignotaient, affolés. Les signaux clignotent
toujours avec autant d’acharnement. A quoi l’intelligence, la parole, la
raison nous servent-elles si elles ne nous permettent pas d’éviter de tels
drames alors que ces derniers sont prévisibles depuis des années ?
Pourquoi et combien de personnes devront-elles encore mourir, souffrir,
pour que d’autres vivent…
Combien de générations devront-elles être à nouveau sacrifiées pour que
quelques-uns assouvissent leurs besoins de domination, de puissance, de pouvoir, d’enrichissement ou simplement d’orgueil ?
Je m’interroge, je vous interroge, je me demande … »

HOMMAGE AUX JEUNES MARTYRS DE LA DEMOCRATIE

Frère Benjamin KABONGO, franciscain

Bruxelles, 29 septembre 2016

Aux vies fauchées pour la démocratie, la liberté et le bonheur de la République Démocratique du Congo et des nations soeurs d’Afrique Centrale.

Assez, le fleuve de sang de ceux qui n’ont pour seules armes que le rêve
d’un pays véritablement démocratique.

Que votre sang féconde l’espérance de tous ceux qui militent pour le
respect de la dignité humaine, le droit à la paix et à la justice.

Uni à la déchirante douleur de vos proches, nous vous confions à la
sollicitude de Dieu de toute paix et de toute justice.

Reposez en paix, martyrs de la démocratie !

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RESTER DEBOUT

Antoine KABURAHE, journaliste burundais

Texte écrit après les attaques contre les journalistes burundais lors de la crise électorale de 2015

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“Rester debout. Malgré tout. Malgré la peur au ventre. Les coups de feu qui trouent les nuits. Le décompte des morts et des blessés. Pour rien.

Rester debout, malgré les rédactions calcinées, les confrères terrés ou en fuite. Ne pas trop penser à ce que l’on était, cette presse dynamique, pluraliste, respectée dans le pays et sur le continent. Cette presse qui est partie en fumée en une nuit.

Rester debout. S’efforcer de survivre, puisque c’est de la survie dont il s’agit.

Lutter contre le désespoir, l’autocensure, se forcer chaque jour à faire simplement son travail : témoigner, regarder, dire. Sans toujours comprendre. Peut-on comprendre, en effet, comment un pays peut sombrer, politiquement et économiquement au vu et au su de tous ?
Rester debout ! »

Que votre sang féconde l’espérance de tout ceux qui militent pour le respect de la dignité humaine, le droit à la paix et à la justice.

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