“Rester debout. Malgré tout. Malgré la peur au ventre. Les coups de feu qui trouent les nuits. Le décompte des morts et des blessés. Pour rien.
Rester debout, malgré les rédactions calcinées, les confrères terrés ou en fuite. Ne pas trop penser à ce que l’on était, cette presse dynamique, pluraliste, respectée dans le pays et sur le continent. Cette presse qui est partie en fumée en une nuit.
Rester debout. S’efforcer de survivre, puisque c’est de la survie dont il s’agit. Lutter contre le désespoir, l’autocensure, se forcer chaque jour à faire simplement son travail : témoigner, regarder, dire. Sans toujours comprendre. Peut-on comprendre, en effet, comment un pays peut sombrer, politiquement et économiquement au vu et au su de tous ?” (Antoine KABURAHE)